Véronique Béland
Originaire du Québec (Canada), Véronique Béland vit en France, où elle a été diplômée du Fresnoy en 2012. Engagée dans une réflexion sur la machine autonome en tant qu’entité réflexive et créatrice, sa pratique artistique s’intéresse à des phénomènes insaisissables à échelle humaine. Par divers protocoles de traduction ou de transcodage, qui convoquent à la fois les mondes de l’art et de la science, ses œuvres cherchent à faire contact entre le perceptible et l’imperceptible, d’où en jaillit une certaine forme de narration. Depuis 2005, son travail a été présenté lors d’expositions individuelles et collectives au Canada, aux États-Unis, au Japon et dans de nombreux pays d’Europe.
En sortie, le scientifique de l'Espace: point sur la conception
Ce laboratoire de recherche-création s’intéresse à l’anatomie des engins spatiaux. À partir d’un corpus d’archives textuelles et graphiques consacré aux fusées, robots, sondes et autres véhicules envoyés dans l’espace depuis les années 1960 par le Centre national d'études spatiales (CNES), le but était d’utiliser les outils de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage profond (deep learning) pour concevoir une machine autonome capable de dessiner ses propres plans et d’imaginer une nouvelle généalogie d’engins spatiaux.
Par ce protocole de création qui prolonge l’archive spatiale dans une dimension prospective, l’idée était de développer une approche quasi objectiviste en cherchant à représenter les non-humains machiniques au plus près de ce qu’ils sont réellement. A contrario des affects et des caractères anthropomorphiques qui leur sont souvent associés, ce travail cherchait à poser un autre regard sur ces formes de vies, en s’alliant directement avec l’une d’entre elles – le réseau de neurones artificiels – pour faire œuvre.
L'installation générative est composée d’un bras robotisé capable de reproduire en temps réel, avec un feutre sur papier, les schémas conçus par le réseau de neurones. Implanté dans un flight-case ayant autrefois abrité un satellite du CNES maintenant obsolète, le système comporte un rouleau de papier qui défile automatiquement dès qu’un dessin est terminé, de manière à ce que la machine soit entièrement autonome.